Des "machines à tuer" qui exécutent froidement leurs victimes, des kamikazes qui se font sauter: la France a été touchée de plein fouet par une série d'attaques terroristes sans précédent qui ont fait au moins 128 morts à Paris, un "acte de guerre" revendiqué par le groupe jihadiste Etat islamique. Des scènes de chaos et d'extrême violence ont fait brutalement irruption vendredi soir dans la capitale française. Pour la première fois, Paris était visée par des attaques frappant au hasard des passants, des consommateurs attablés à la terrasse des cafés, les spectateurs d'un concert de rock ou ceux d'un match de football. Le président François Hollande, qui assistait à la rencontre France-Allemagne, a dû être évacué à la mi-temps. Le mode opératoire -des kamikazes- n'avait encore jamais été utilisé en France. Elles ont plongé le pays dans un état de sidération, dix mois après les attaques jihadistes ciblant des journalistes de Charlie Hebdo, des juifs et des policiers, qui avaient endeuillé le pays. Selon un bilan encore provisoire samedi après-midi, au moins 128 personnes ont été tuées et environ 300 autres blessées, souvent très grièvement, dans six attaques perpétrées quasi simultanément dans des quartiers festifs de l'est parisien et aux abords du Stade de France, au nord de la capitale, où se déroulait un match amical France-Allemagne. "Un acte de guerre", selon le chef de l'Etat François Hollande, qui est intervenu en direct à la télévision dans la nuit pour annoncer l'instauration de l'état d'urgence sur tout le territoire, une première depuis plus de 50 ans. Il doit s'exprimer lundi devant le Parlement réuni en Congrès, signe de la gravité de la situation. Le président français a accusé "daech" d'avoir "préparé, organisé, planifié (ces attaques) de l'extérieur, avec des complicités intérieures".