Le président de la Catalogne Artur Mas a convoqué lundi pour le 27 septembre des élections régionales qu'il présente comme un plébiscite sur l'indépendance à moyen terme de cette région, une manoeuvre qui a rencontré suffisamment de succès pour inquiéter le gouvernement espagnol. Pour les indépendantistes, il s'agit de "jouer le tout pour le tout" avec ce scrutin anticipé dont M. Mas a fixé la date en signant un décret dans lequel il se garde toutefois de toute référence à l'indépendance. En cas de victoire, ils promettent de parvenir, en 18 mois, à l'indépendance de cette région du nord-est de 7,5 millions d'habitants, produisant à elle seule un cinquième de la richesse espagnole. Ces derniers mois, la question catalane était restée au second plan, le gouvernement ayant été davantage préoccupé par l'ascension du parti de gauche radicale Podemos qui, avec les socialistes du PSOE, pourrait écarter la droite (le Parti populaire) du pouvoir aux législatives de la fin de l'année, comme cela s'est passé aux élections locales en mai. Mais la situation s'est retournée à la mi-juillet lorsque les partis indépendantistes ont surmonté leurs divisions pour faire front commun aux régionales. Les institutions centrales rejettent fermement ces projets. Plusieurs ministres de M. Rajoy ont même évoqué la possibilité d'utiliser l'article 155 de la Constitution espagnole, permettant de suspendre l'autonomie d'une région, si elle viole le droit. Les indépendantistes ont répondu que si l'on en arrivait à cette extrémité, ils déclareraient d'emblée la sécession.