Dans son tout premier message audio diffusé samedi, le nouveau chef des talibans afghans, le mollah Akhtar Mansour, appelle à l'"unité" des rebelles islamistes, dont les divisions sont de plus en plus palpables depuis qu'il a succédé au mollah Omar, fondateur du mouvement. Le décès du mollah Omar, figure consensuelle malgré son absence de la vie publique depuis la chute du régime des talibans en 2001, a mis en lumière les profondes divisions qui traversent les talibans, engagés à la fois dans des pourparlers de paix avec Kaboul et dans une violente saison des combats dans tout l'Afghanistan. Et la désignation cette semaine du mollah Mansour, bras droit de son prédécesseur, n'a apporté aucun apaisement. Certains commandants talibans jugent que sa sélection a été précipitée. D'autres lui auraient largement préféré le fils du mollah Omar, Yacoub, ou lui reprochent ses accointances avec le Pakistan, accusé par certains de souffler le chaud et le froid sur la rébellion. Dans la controverse qui oppose les talibans les uns aux autres, l'opportunité de donner suite au premier round de pourparlers de paix organisés début juillet avec le gouvernement afghan au Pakistan divise. Sur le terrain, certains commandants y sont fermement opposés. Mais le mollah Mansour est "un modéré, favorable à la paix et aux pourparlers", souligne Abdul Hakim Mujahid, un ancien taliban aujourd'hui membre du Haut conseil afghan pour la paix, un organisme mandaté par Kaboul pour pactiser avec les rebelles.